Et un et deux et trois bouchons de granit !
dimanche 11 avril 2010 par Philippe Lheureux
D’après la théorie officielle, la mise en place des trois bouchons de granit en bas du couloir ascendant n’a pu se faire qu’après inhumation du pharaon dans la chambre du roi.
Avant leur mise en place, les bouchons étaient donc forcemment entreposés dans la grande galerie.
Les ouvriers ayant procédé à la fermeture du couloir ascendant devaient ensuite descendre par le puits qui relie le bas de la grande galerie au bas de la descenderie et remonter cette dernière pour sortir à l’air libre.
D’après les égyptologues , c’est donc pour permettre la sortie des ouvriers que le premier bouchon s’arrête en plafond de la descenderie mais alors , qu’est ce qui empéchait les pilleurs de refaire le chemin inverse et contourner ainsi les bouchons ?
Mettre une porte blindée et laisser une fenètre ouverte, quel intérêt réel pour éviter les vols ?
La question est importante car une fois les ouvriers sortis, pourquoi ne pas avoir prévu de laisser glisser le premier bouchon de granit dans la descenderie ?
Pourquoi ne pas s’être évité la galère de la mise en place des trois bouchons à partir de la grande galerie en les glissant directement de l’extérieur dans la descenderie ?
Remarquez au passage que l’existence d’un joint au pourtour du bloc laissé en plafond de la descenderie montre la volonté des constructeurs de le laisser à cet endroit.
Ce joint parfaitement visible pose un autre problème : il n’est pas vraiment compatible avec une mise en place du premier bouchon par glissement. En effet , si l’on enduit les quatres faces du dernier bloc calcaire de la partie creusée du couloir ascendant avec du mortier et qu’on repousse un bloc de granite dedans, la matière du joint va forcement former un bourelet devant le bloc du fait des frottements. Le joint a forcement du être nettoyé après coup mais pourquoi ? D’après ce que l’on constate en plafond de la chambre du roi, le nettoyage n’avait pas l’air d’être leur préoccupation première.
Observons de plus près ces blocs.
La question de leur mise en place après coup a-t-elle vraiment fait l’objet d’une étude sérieuse ? A la vue de ces photographies , ont est en droit d’en douter. Qui peut raisonnablement penser que malgré la pente de 26°10’37", les trois blocs de granit ont été glissés de la grande galerie au bas du couloir ascendant. Pour qu’un bloc de près de 5 tonnes de granit glisse sur du calcaire, il faut limiter le frottement et ce dernier peut s’exercer sur au moins deux parois ( sol et mur). On voit difficilement un ou deux hommes pousser avec leurs pieds pour faire glisser les bouchons dans le couloir.
Maintenant regardez attentivement cette photographie prise par ADAM RUTHERFORD.
On y voit au sol, de chaque coté du couloir, des excroissances rocheuses incompatibles avec la descente des bouchons. On sait qu’elles ne sont pas dues à un élargissement du couloir pour mettre en place la rampe, les bouchons ne pouvaient donc pas de glisser jusqu’en bas
Et ceci d’autant plus que tout le bas du couloir ascendant a été creusé dans des blocs de calcaire déja mis en place, il y a mieux pour éviter les frottements !
Pour la mise en place du premier bloc , passe encore , on peut graisser les parois et en cas de bloquage de celui ci dans le couloir, on peut toujours passer devant (à ses risques et périls) pour aider à sa descente.
Il en va tout autrement pour les deux autres blocs qui de plus , seront forcement légèrement ralentis par la compression de l’air entre les bouchons et par l’accumulation de matière arrachée par frottement devant les blocs. Si un de ces deux bouchons se coince avant d’arriver en bas, il sera alors impossible à débloquer. Regardez maintenant le joint entre le haut du dernier bouchon et le couloir. Le bloc de granit semble carrement collé contre le bloc de calcaire.
A la vue de ces photographies , on est vraiment en droit de se demander si les trois blocs bouchons n’ont pas plutôt étés mis en place dès le début du chantier en bas du couloir ascendant ! Les constructeurs auraient ensuite creusé le couloir entre la partie appareillée et les bouchons pour permettre dans le futur , à l’eau du mécanisme, de les repousser pour interdire l’accès à la chambre souterraine.
Dans les deux cas , mise en place dès le départ ou mise en place après coup, cela ne change rien à notre théorie. Pour nous , la chambre dite "du roi" était une cuve destinée à être remplie d’eau et les bouchons de granit ne servaient qu’à interdire l’accès à la chambre souterraine après libération du sable et de l’eau du mécanisme.
Par contre, si les bouchons ont été mis en place dès le départ en bas du couloir ascendant,comme le laisse supposer la photographie prise par ADAM RUTHERFORD, cela remet complètement en cause la destination tombeau de la chambre du roi.Il est difficile d’imaginer qu’un pharaon comme Chéops laisse acheminer sa momie par le puits qui relie le bas de la grande galerie à la descenderie. Il aurait fallu l’accrocher par les pieds ou la tête pour la hisser.
Ce point est donc un élément essentiel à vérifier pour la compréhension de la véritable fonction de la chambre du roi.S’il est confirmé , cela veut dire que notre théorie est à ce jour , la seule valable.
Téléchargez l’étude complète au format PDF.
Philippe Lheureux
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Et un et deux et trois bouchons de granite !20 septembre 2010, par Delirlo
De toute façon la théorie officielle qui consiste à construire une chambre provisoire avant de construire la chambre provisoire qui permettra de construire la chambre définitive sous-entend, fort logiquement, de construire une chambre provisoire avant la première chambre provisoire, et ce pour les même raisons.
La durée des travaux le justifiant pleinement puisque la deuxième chambre provisoire, construite en même temps ( !), fut terminée avant la première qui ne servit donc à rien du tout.
Ca aurait tout de même été plus simple de construire un mastabas royal provisoire durant les travaux de l’ unique chambre mortuaire, non ?
Ben non, l’ architecte a préféré construire la première chambre provisoire 30 mètres sous terre dans l’ obscurité totale (ou presque), sans aération (ou presque) et avec pour unique moyen d’ accès (ou presque) un couloir où les nombreux manutentionnaires, lourdement chargés, devaient y marcher courbés sans pouvoir s’ y croiser.
Pour en revenir aux bouchons, Mr Dormion reconnait dans son livre "La chambre de Chéops" (page 229) que la passerelle au dessus de l’ entrée de l’ accès au couloir de la chambre de la reine aurait eu du mal a supporter le passage de ces trois gros blocs de granite.
Il propose de combler ce palier en recouvrant le tout d’ un dallage pour ce faire, dont on ne trouve pas de trace ni aujourd’hui ni hier.
Pourquoi les mettre en stockage et les descendre ensuite alors qu’ il aurait été plus simple, à priori, de les mettre en place de suite ?
A cause des trois herses latérales dans le couloir ascendant qui, selon Mr Dormion, auraient été prévues au départ comme système de fermeture ?
Mais cette hypothèse semble être contredite par l’ ordre chronologique de la construction puisque le couloir ascendant, et donc les 3 herses hypothètiques, auraient été construits avant le couloir d’ accès à la chambre de la reine dont les mortaises, destinées à soutenir la passerelle, auraient été logiquement dimensionnées afin de supporter le poids du nouveau système de fermeture (du couloir ascendant) : les 3 blocs bouchons.
Il est difficile d’ imaginer construire 10 grosses mortaises sans s’ apercevoir d’ une erreur de gabarit durant leurs travaux (corrigible après coup d’ ailleurs).